PRE APOCALYPSE
Ils ont attendu jusqu’à la limite du possible
Et quand leur patience fut impossible
L’éclatement se fit par un soir
Dans un ciel de désespoir.
Comme dans un rêve les couleurs changèrent
Et vint la guerre.
PRE APOCALYPSE 2
L’affrontement fut terrible
Oui, horrible.
Qui prit le devant,
Le choc ou le savant ?
APOCALYPSE
Et quand l’apocalypse sera
Nul ne s’éclipsera.
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Ce tableau et son texte ont été réalisés en 1981, c’est une peinture surréaliste et futuriste dite prémonitoire, chacun pourra l’interpréter à sa façon.
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Les animaux malades de la crise
Il existe, dans un coin obscur de la planète,
un dancing secret, portant comme enseigne
« Le bal du veau d’or ».
Ce bal est animé par le fameux orchestre
« le groupe de la finance mondiale ».
Autour de la piste quelques paons font la roue,
déployant leurs queues en arc en ciel,
faites d’une nuée de cent sortes de monnaies
et si riches en couleurs qu’elles semblent la boutique d’un lapidaire.
Sur la piste quelques privilégiés dansent :
Des hérons aux longs becs emmanchés de longs cous
et quelques mantes religieuses, portant queue- de- pie,
ont fait alliance pour la circonstance.
Les uns valsent avec des milliards, les autres avec des millions.
Pendant ce temps- là, au dehors,
quelques menues monnaies en poche,
les abeilles bourdonnent dans les ruches
et les fourmis crient famine
en martelant rageusement le sol.
Soudainement, étrangement, c’est l’hystérie collective :
Tambour battant, la musique s’emballe.
Le chef d’orchestre, Sire Lion, et ses musiciens,
poussés par une frénésie incontrôlable,
glissent sur cet amas de billets!…
Et c’est la dégringolade du haut de l’estrade,
entraînant dans leur cascade
la « Miss monde de la crise économique ».
- « Malédiction !» s’écria la foule à l’unisson.
« Adieu veau, vache, cochon !
Ainsi le ciel avait-il permis pour nos péchés cette infortune.
Alors, que le plus coupable soit sacrifié !»
A ces mots on cria « haro sur la cigale »
et l’affaire fut portée illico en haut lieu.
On décréta que, si les abeilles bourdonnaient dans les ruches
et les fourmis criaient famine,
c’était la faute de la cigale, leur voisine,
cet insecte immonde et maudit.
D’elle venait tout le mal puisque,
avec le réchauffement climatique,
loin d’être angoissée, cette vile profiteuse
avait chanté tout l’été car elle savait
que tout l’hiver elle continuerait de chanter.
La cigale fut donc jugée coupable de tous les maux
et fut condamnée sans appel à porter un bâillon électronique.
Circulez il n’y a plus rien à voir !
Oyez, oyez braves animaux, dormez en paix.
Sachez que, tant bien que mal, tout rentrera dans l’ordre
puisque, du haut des cieux, bien caché dans les nuages
et la patte levée, Maneki Neko, paré d’or,
veille sur Saint Pétrole et Sainte Monnaie Virtuelle
afin qu’aucun des deux ne dérape
et ne vienne embraser la terre.
Un petit insecte, incrédule de nature et curieux de la vie,
avait remarqué le nom d’un certain Rodin,
écrit sur un socle sur lequel, assis,
méditait longuement un penseur.
Avec espoir, il vint s’instruire auprès
de ce qu’il cru être un primate savant.
Posé sur son épaule, il lui posa la question suivante :
« Toi, grand penseur devant l’éternel, peux- tu me dire
si l’équilibre du monde est si fragile ?
ou serait- ce là les signes annonciateurs
de
cette apocalypse tant redoutée? »
Devant une réponse qui tardait à venir,
l’insecte s’inquiéta, se redressa
et cria haut et fort à qui voulait bien l’entendre :
« S’il existe un vivant qui peut dire ce qui arrivera
le jour où neuf milliards d’animaux peupleront la terre,
alors,
qu’il se lève et qu’il marche ! ».
Moralité : Rien ne sert de « sur- procréer » il faut s’arrêter à point.
Surtout pas de panique !
Tout ceci n’est que fiction, inspirée d’un recueil d’anciennes fables relookées.
Toute ressemblance avec un des animaux acteur de cette fable n’est que fortuite.
Apocalyptiquement votre
CESAR COLAVECCHI.